Christie’s, la première maison de vente aux enchère au monde

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Créée en 1766 par James Christie, cette entreprise internationale du même nom, est spécialisée dans les ventes aux enchères et son siège social est situé à Londres. Grande rivale de l’entreprise Sotheby’s, Christie’s organise près de 450 ventes aux enchères par an et réalise un chiffre total de ventes avoisinant les 7 milliards de dollars, ce qui en fait la première maison au monde.

L’histoire d’une prestigieuse société de ventes

L'essentiel de l'activité de la maison a toujours été la vente de tableaux et d’objets d'art. En 1803, James Christie II prit la direction de la firme après le décès de son père et, en 1823, la société s'installa à King Street, où siège aujourd'hui encore la maison mère. Avec l'arrivée successive de deux nouveaux dirigeants, le premier, William Manson, à la mort de James Christie II en 1831, le second, Thomas Woods, en 1859, la société devint Christie & Manson, puis Christie, Manson & Woods. Plusieurs grandes ventes marquèrent cette époque. En 1848, la collection du Duc de Buckingham fut offerte aux enchères au cours d'une vente qui dura quarante jours et, en 1882, la vente de Hamilton Palace dura dix-sept jours.

En 1958, Christie's ouvre son premier bureau à l'étranger, à Rome, puis, dix ans plus tard, sa première salle des ventes en dehors du Royaume-Uni, à Genève. En 1977 Christie's s'installe à New York et tient ses premières ventes sur Park Avenue.

En 1973, soit quatre ans avant Sotheby's, Christie's fait son entrée en Bourse. L'histoire de cette maison est, elle aussi, émaillée de ventes mémorables comme celle de la collection Ford de tableaux impressionnistes à New York en 1980. Tout comme Sotheby's, Christie's a beaucoup profité de l'envolée du marché de l'art dans les années 1987 à 1990 et a remporté à cette occasion des prix records encore inégalés à ce jour dans les deux principaux domaines du marché de l'art (peinture et mobilier).

Interview de Lionel Gosset dans "Objectifs" (2002)

Christie’s “Notre priorité c’est de tester la région”

Première maison de ventes aux enchères au monde, la société anglaise Christie's souhaite profiter de la libéralisation du marché pour s'implanter dans la région Rhône-Alpes et envisage de lancer des ventes aux enchères à Lyon. Interview de Lionel Gosset, responsable du développement Christie's en province.

Pourquoi vous implanter à Lyon ?

Lionel Gosset : Parce qu’après Paris, c’est aujourd’hui la deuxième place du marché de l’art en France. Depuis la libéralisation du marché, Lyon est devenue incontournable pour toutes les compagnies de vente aux enchères.

Pourquoi un tel rayonnement ?

Parce qu’il y a une forte tradition du marché de l’art dans la région. Lyon a été pendant longtemps une ville de commerce et d’échanges notamment avec l’Orient. Ce qui fait qu’on trouve encore beaucoup d’objets asiatiques dans la région. Et puis, il y a toujours eu beaucoup de collectionneurs dans la bourgeoisie lyonnaise.

Vos objectifs ?

On a déjà à un bureau de représentation à Lyon depuis une dizaine d’années. Mais là, on veut renforcer notre position dans la région. C’est pour ça qu’on va organiser des conférences, des expositions d’envergure, nouer des liens avec des antiquaires, des notaires... On souhaite aussi organiser chaque mois des journées d’expertise. N’importe qui pourra faire expertiser gratuitement un objet par l’un de nos experts. Et si cet objet a de la valeur, il pourra figurer dans notre catalogue de vente aux enchères.

Vous allez racheter des commissaires-priseurs comme Anaf ?

Non, on ne va racheter aucun commissaire-priseur. Ce n ’est pas la politique de la maison. On préfère se développer seul. En revanche, il n ’est pas exclu qu’on conclut des partenariats avec des petits commissaires-priseurs de la région.

Il y aura des ventes Christie's à Lyon ?

Non, pas pour l’instant. Notre priorité aujourd’hui, c’est de tester la région avant de lancer nos premières ventes.

Le profil de la clientèle que vous recherchez ?

Elle n ’est pas vraiment différente de celle de Paris. On retrouve toujours les mêmes passionnés d’art : des collectionneurs, des antiquaires... Par contre, ça va permettre au public lyonnais d’assister à de grandes expositions mondiales sans être obligé d’aller à Paris ou à Londres.

Avouez que vous voulez prendre le monopole du marché en France ?

Pas du tout. Je ne pense pas que cette ouverture du marché soit une menace pour les autres commissaires-priseurs français. Ça sera sans doute plus difficile pour les petites études à qui on proposera d’ailleurs des partenariats. Mais dans l’ensemble, je pense que ça va plutôt dynamiser le marché de l’art en France.

Le poids de Christie's aujourd'hui ?

C’est aujourd’hui la première société de vente aux enchères dans le monde devant Sotheby’s et Drouot. On réalise un chiffre d’affaires de 2,32 milliards d’euros (17,4 milliards de F) pour 2 300 salariés.

Les résultats de vos premières ventes à Paris ? Plutôt positifs. Depuis le mois de décembre, on a réalisé neuf ventes qui nous ont rapporté près de 12 millions d’euros (80 millions de F). Ce qui est un bon début.